Approche artistique:
Après avoir pleinement rempli, et ce durant 25 ans, ses rôles d’épouse et de mère, Rose-Aimée peut enfin accomplir son rêve d’enfance qui est de devenir une artiste.
Pour cela, elle suit deux formations de modelage d’argile en 1969 et 1970 auprès de feux Madame Claude Papineau-Couture qui, durant cette époque, œuvrait au sein de la coopérative des artistes du Nord de l’Ontario (CANO). De plus, elle aménage un petit atelier dans le sous-sol de sa demeure.
Le succès ne se fait pas attendre puisque dès la première année elle fait sa première vente à un collectionneur privé de Sudbury. Durant les années 70 elle y effectuera plusieurs ventes mais elle réalise rapidement qu’elle ne peut poursuivre sur sa lancée sans aide extérieure. Elle décide donc de mettre à profit les nombreux voyages que son époux effectue régulièrement dans le sud de l’Ontario pour contacter diverses galeries d’art.
Au début des années 80, soit après une douzaine d’années de création artistique intense, Rose-Aimée sent le besoin d’explorer de nouvelles avenues. De fait, durant ces douze premières années, Rose-Aimée a principalement travaillé ses formes en montant ses sculptures avec des colombins et utilisé comme matière première du grès à 25 pour cent de chamotte qu’elle cuisait à haute température afin de le vitrifier.
Durant les premières années, étant donné que le grès se prête bien à sa façon de sculpter, Rose-Aimée ne sent pas le besoin de remettre ce choix en cause. De fait, ces premières sculptures concernent principalement des personnages, autant hommes que femmes, issus de son quotidien. Ainsi, par exemple, ses personnages étaient des planteurs d’arbres; des travailleurs de mine; des femmes du village, etc.
Mais, avec le temps, la forme sculpturale prenait de plus en plus de place dans son processus de création. Comme elle le dit elle-même :
Je veux exploiter toutes les facettes du volume. Avec le temps mes personnages doivent, tout en devenant de plus en plus imposants, devenir de plus en plus gracieux et sensuels. En fait, je cherche l’équilibre entre fragilité et rondeurs.”
Cherchant à atteindre l’idéal qu’elle s’était fixé, elle décide de suivre un atelier de modelage d’argile en 1981, au Junior School of the Arts for Northern Ontario (JSANO) à Kirkland Lake avec Diane Mooney, puis, en 1982, un atelier de dessin avec modèles vivants au Canadore College Summer School of the Arts à North Bay.
De plus, elle a l’intuition de jumeler la texture du grès à la luminosité du bronze. Sage décision, puisque avec ce changement explose littéralement l’œuvre créatrice de Rose-Aimée avec l’avènement de toute une série d’œuvres prestigieuses.